Vingt Cinq ans... Ma Mère, Ma Maman
- Par Mary Leviandier
- Le 18/10/2018
- Dans Lifestyle
- 5 commentaires
Je ne savais pas quel titre donner à cet article. Article poignant à écrire mais que je me suis mise à rédiger tard le soir dans mon lit. Il était là, latent dans ma tête et mon esprit. Les mots devaient se poser pour arrêter de résonner dans ma tête déjà trop pleine d'angoisse et de lassitude.
J'ai compté un instant, 1993 à aujourd'hui, ça fait 25 ans. Vous vous souvenez sans doute ce que vous faisiez le 11 septembre 2001, moi je me souviens ce que je faisais le 18 octobre 1993...
J'ai bu un grand verre de vin avant d'écrire cet article, presque pour laisser tomber cette inhibition indécente. Et puis, comme je suis fatiguée d'un an et demi sans congés, le vin tourne plus vite sur mon esprit (je vous rassure je ne suis pas ivre). Pourtant je sais compter et je me souviens d'il y a 25 ans. Lundi 18 Octobre au matin à 8 heures maman m'a quittée. Elle m'a abandonnée parce qu'elle luttait depuis trop longtemps et que les métastases cérébrales ont eu raison d'elle. Je sens encore ses doigts caresser mes mains quelques jours avant (le vendredi je crois) comme si elle essayait de s'accrocher à moi, mais elle était déjà loin.Cette douleur reste encore ancrée dans mes tripes, elle est là, latente, prête à exploser... les larmes ne sont jamais loin.
J'ai longtemps entretenu de la colère, c'était injuste de me la prendre si jeune, elle n'avait que 47 ans et moi 17 ans. Elle avait toujours culpabilisé de m'avoir eu trop tard... trente ans c'est vieux pour un premier enfant me disait elle. Je me couchais à ses côtés après les séances de chimio, je lui racontais ma vie au collège, mes bonheurs et mon aspiration à être un jour reconnue pour quelque chose, à devenir quelqu'un... Aujourd'hui encore je jalouse les filles qui ont encore leurs mères ou celles qui pleurent leurs mères alors que celles-ci décèdent âgées. Je sais que ce n'est pas bien mais elles ne savent pas la chance qu'elles ont eu de partager une quarantaine d'années à leurs côtés. Moi, on ne m'a donné que 17 ans dont 7 ans dans les hôpitaux entre rayons et chimiothérapie, entre périodes de rémission trop courtes et rechutes (cette dernière tombant toujours avant Noël).
Monique Renaux Leviandier est décédée un lundi 18 Octobre 1993 à 8 heures dans une chambre d'hôpital, laissant un grand vide derrière elle. Elle était ma Maman, ma confidente, mon coeur, mon souffle... elle était ce que j'avais de plus précieux au monde, elle était celle qui m'avait mise au monde. Son absence a fait de moi ce que je suis aujourd'hui avec mes défauts mais aussi cette envie de sourire à la vie ! Quinze ans plus tard, le 19 octobre 2008 naissait Elijah... comme si il fallait mettre de la joie au lendemain du 18 octobre, et alors ? Pourquoi pas ?
Je voulais juste lui rendre hommage aujourd'hui car même 25 ans après elle me manque toujours autant... j'ai eu plus de chance qu'elle et j'ai appris je pense aussi grâce à elle à danser sous la pluie !
Commentaires
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- 1. Laure Le 21/10/2018
Mary
Je partage ta peine... ta colère... ta douleur de cette injustice ❤️
Rien ne peut remplacer une maman.
Gros bisous
Lolo
www.lololeblog.com -
- 2. ANNICK JAOUEN Le 18/10/2018
Mary,
Cette frustration de n'avoir pas pu profiter de ta maman longtemps , je la comprends . Cet hommage que tu lui rends me fait penser forcément à la mienne que j'ai perdue , il y a 16 ans...Contrairement à toi, elle est partie à 82 ans ....Je pense à elle chaque jour, je l'interroge parfois, je lui fais confiance et je me souviens de ses petites attentions, de ses sacrifices et quand ça ne va pas, il suffit que je pense à elle pour avancer, sans me plaindre car c'est ce qu'elle aurait fait. Tu as sûrement puisé la force pour tracer ton chemin dans l'immense amour que ta maman t'a donné pendant ces dix-sept années de bonheur. Alors, continue de danser pour elle... -
- 3. Justine Le 18/10/2018
Moi c'est mon père. 22 ans déjà et j'avais 7 ans et demi. Je me souviens de cette journée, de mon espoir, que ce n'était pas vrai... J'ai remarqué que j'ai été très proche de personnes qui avaient elles aussi un parent manquant. Un lien invisible se créer entre ceux qui connaissent la douleur de l'absence. L'arrivée de ma fille a été dur car elle a fait resurgir beaucoup de souvenirs et m'a rappelé qu'elle n'aura pas la chance de le connaître. Je pense à vous et à Monique, votre maman, aujourd'hui. -
- 4. Pascaline Duban Le 18/10/2018
Chère Mary. Vos propos résonnent particulièrement en moi aujourd'hui. Il y a eu 20 ans en avril, j'ai connu le même drame que vous. J'avais 26 ans. C'est tellement jeune 26 ans pour perdre sa maman. Alors 17... Je n'imagine même pas. Comme vous, j'envie les gens qui ont le bonheur de garder longtemps leur maman. Quand, parfois, des amies me racontent que leur mère les exaspèrent pour une raison ou pour une autre, je leur réponds toujours combien j'aimerais tellement pouvoir encore être exaspérée par ma mère. Je pense bien à vous en cette journée particulière.-
- Mary LeviandierLe 18/10/2018
Merci pour ce joli commentaire Pascaline... Plein de Bisous
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